La RHUMY - 2: Les choses sérieuses commencent ...

Tonton avait démonté les roues d'un pauvre diable qui errait depuis toujours dans la grange, pour en faire " l'avant train ", malgré les hauts cris de grand mère " Mais il est encore tout neuf ..."

De son côté, va savoir pourquoi, le cousin était devenu très copain avec notre voisin l'Gaston qui lui faisait tant peur avant. Il revenait d'ailleurs de l'ancienne ferme/épicerie de ce dernier un bidon d'huile ménagère en ferraille à la main, bien décidé à en faire le réservoir d'une voiture de course !

L'oncle eu dans l'esprit d'en tirer autre chose.

En effet, le bidon, une fois proprement éclaté, servit à la confection, lente et laborieuse du différentiel de l'engin agricole qui mûrissait dans sa tête. Il déclara de façon solennel: " Un tracteur c'est propulsion, c'est pas traction avant. "

Le cousin, encore limité dans ses connaissances mécaniques dit que si on voulait faire " l'attraction à vent " il fallait mettre une voile donc bien faire un bateau de pirate. Il partit avec Tonton expliquer tout ça dans ce qui lui servait d'atelier - l'ex-remise à cochons - pour fabricationner les différents ciels ( dixit Pierrot ). Il n'empêche que notre carrosse prenait de l'allure.

De mon côté avec grand mère, soudain intéressée par notre réalisation, allâmes à la recherche d'un machin pour faire le siège du chauffeur.

C'est là que Mamy me raconta comment elle avait connu grand père!

C'était justement lors d'une course dans la fameuse côte entre son frère, l'oncle Jules, et celui qui allait devenir son mari, mon grand père. Ils étaient alors montés sur d'étroits petits chariots de bois dont on se servait à l'époque pour aller chercher les fagots et bien d'autre choses encore, dans les sentiers abrupts qui bordent le Doubs.

Intérieurement j'étais tout fière des confidences de grand mère.

" Ch'te parles de ça c'était en 1900 ... 22, on c'est marié en 34. Le frère de ton pépère était venu avec sa dernière Peugeot tout neuve. " conclus Mamy en essuyant discrètement une larme du revers propre de son tablier. Elle rajouta par la suite: " C'est normal, c'est lui qui les fabrique: il a une ristourne..."

J'imaginais déjà notre voiture à nous ressemblant à l'idée que je me faisais de celle du frère de grand père.

J'appris bien plus tard que cet aieul par aliance était une sorte d'ingénieur chimiste maison à Sochaux, mais pas à l'usine automobile, juste à côté à la brasserie, ce qui dans l'esprit de nos montagnons revenait au même.

Au sortir de la ferme, surprise, le caisse était sur ses roues de derriere de façon provisoire comme l'expliquait Tonton à petit Pierre. Le Gaston avait apporté une jolie plaque en fonte où était gravé le poids à vide et en charge, ainsi que les dimentions... d'un wagons de chemin de fer ! En deux clous et 3 coups de pinceau, elle fut transformée en plaque " numéro logique " comme le déclara pompeusement Pierrot le bavard.

Mamy avait retrouvé dans le grenier, deux petits bancs offert jadis un Noel, l'un à sa soeur et l'autre pour elle. Afin qu'il n'y ai pas d'histoire entre les filles, le génial et habile constructeur avait fait celui destiné à l'ainée juste à peine plus large que l'autre.

" Moi, je les aurai peint d'une couleur pas pareil et pi c'est tout " dis-je, mais d'après le voisin dans le temps la peinture était rare et chère par ces contrées relativement loin de la ville.

On a présenté l'enfant à sa mère, comme a dit ma grand maman, mais après divers essais et tentatives, chacun y allant de son idée, aucun des deux petits bancs ne réussi à tenir correctement sur la planche; surtout après test de notre ami brise cailloux de Pierre. Encore que le plus étroit des deux... mais " Sécurité, sécurité " a clamé le Gaston, de quoi je me mèle... que j'ai pensé.

Alors le Tonton nous a fait son grand numéro, il est parti chercher sa boite à outils, quelques morceaux de planches de bon chêne et deux trois chutes de hêtre....

En fin d'après midi, après étude et croquis à la craie sur le mur de la grange ( se qui mis la grand mère en furie ), de multiple mesures avec un bout de ficelle notre fermier d'ingénieur avait confectionné cinq renforts destinés à tenir le siège, coupé à mon avis, un peu n'importe comment, mais je n'en dis rien.

Pour Pierrot, qui n'avait pas bien suivi les cogitations tontonesques exprimées à haute voix pour nous démontrer sa grande science dans l'art mécanique, mon oncle avait fait  " des grands forts de caisse ".



25/07/2009
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