La RHUMY - 3 : Tonton déballe ses clous ...

Je me rapellerai toujours, c'était le mercredi, jour important pour nous car il n'y a pas d'école. On était en vacances, mais quand même...

Tonton essuyait consciencieusement tous les morceaux de bois qu'il avait réalisés la veille, car la rosée du matin les avait détrempés et le soleil qui brillait fort depuis huit jours environ les aurait tordus ( plus qu'ils ne l'étaient déja ?... ).

Vers sa boite à outils, dans une boite de conserve, toutes sortes de clous. Depuis les tous grands, des fiches que l'on met dans les poutres des maisons pour tenir le toit, jusqu'à de toutes minuscules semences de tapissier. " Tel père tel fils " disait grand mère, " Le pépère, il aurai pu mettre des clous pour faire tenir une rustine sur le pneu, il l'aurai fait ! "

Et puis, des bouts de ficelles, un petit touret de corde tout neuf avec son dévidoir, prêt de Gaston, venu tôt boire un jut avec la Mamy. Du fil de fer, du fil de fer en cuivre plus souple et plus facile à travailler, et le fameux fil de fer en or utilisé déja par grand père dans les grandes occasions pour rafistoler les  petites choses précieuses et délicates. Grand mère disait pour se moquer que c'était de l'or de poignée de porte. Mais juré !... On aurai dit du vrais !

Une fois cette curieuse vaisselle essuiée, Tonton ressorti son mètre ficelle et entrepri de savants traçages sur la planche afin de déterminer la place exacte " pile poil " de chaqu'un des morceaux réalisés hier en vue de faire tenir  le banc en équilibre stable sur ce qu'il nommait maintenant le chassis.

Il suait sang et eau, jurait comme grand père, crachait comme Gaston, bougonnait comme une veille fille, d'après grand mère. Il allait, venait, mesurait, traçait, effaçait...

La planche était toute gondolée par les années passé dehors. Le petit banc de la soeur de Mamy n'était pas..., malgrés les apparences, vraiment carré, du moins monté avec des angles droits !

Ajoutez à cela que les bouts de bois coupés par l'oncle n'étaient pas d'une droiture extraordinaire, vous aurez vite compris que l'on entendit seulement les premiers coups de marteau pendant la mousse au chocolat du dessert de midi. L'acharnement au travail ayant eu raison du vorace appétit de notre charpentier de marine tractorisant.

Après notre sièste, la seule chose fixée  ou plutôt défixée et refixée certainement plusieurs fois, était la traverse supérieure servant à maintenir entre eux les trois panneaux constituant la planche à laver, et qui l'empéchait aussi de glisser au fond du lavoir.

Tonton avait également présenté le banc ainsi que les deux petits bouts de hêtre destinés à assurer " l'équilibre latéral du siège ". Quand il nous eu expliqué avec ses mots à lui, que le trou du mât du bateau du Pierre servirait au passage de l'organe de direction,  il partit se rafraichir chez l'Gaston presque jusqu'au soir.

A l'heure où les vieux du pays se réunissent pour boire l'appéritif local: un Vieux Pontarlier anis, l'oncle revint en compagnie du Gastounnet, comme on l'appelait parfois. Ils firent alors grands palabres et essais pour décider comment on positionnerait cette fichu caisse de m....

La boite une fois d'un côté, une fois de l'autre, que je tourne, que je retourne, enfin... On fit même un test avec les deux petits bancs  en tandem pour le mécanicien et le chauffeur, malheureusement, il ne restait plus de place pour le capot.

En fin de compte, c'est la Mamy avec le petit Pierre qui eurent la moins mauvaise idée: exactement celle du début ! 



25/07/2009
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