La RHUMY - 4 : La caisse est sur son arrière train.

Hier soir, grand mère étant particulièrement en forme nous fit tous manger dehors. La journée avait été très chaude, qu'il faisait bon sous le mirabellier de la cour. Le proto avait été déplacé pour l'occasion jusque là,par les hommes, afin que l'on puisse à la fois le contempler et y réflechir pendant le souper qui dura fort tard, étant donné le grand nombres de petits gougeons tout frais pêché qui garnissaient nos assiètes. Fait rare, Mamy Jeanne sortit de la cave de Pépère une bouteille de Champlite dont nous eumes Pierre et moi une grande lampée ... de la valeur d'un dé à coudre !

Autant dire qu'à midi, les garçons de la maison dormaient encore. C'est Pierrot le rigolo levé le premier, qui casque lourd sur la tête, alla réveillé Tonton en frappant sur sa coiffure improvisée avec une cuillère en bois prise au passage dans la cuisine.

Dans l'après midi notre oncle mis en place ses longerons. Deux lourds madriers de chêne qu'il avait eu tant de mal à scier, destinés d'une part à rallonger le chassis et à fixer l'essieu arrière d'autre part.

Puis, il introduisit un long tuyau de fer dans le coeur de la poutre servant à relier les roues, afin de consolider le bois qui lui semblait pourri à cet endroit, ce qui n'était pas faux cat l'oppération se déroula sans un seul coup de marteau.

Il fallait maintenant trouver un vrais axe pour remplacer la perche de haricots qui avait aussi servit de mât, tout en étant en fait: la meilleure canne à pêche du Pierre. L'oncle dit que pour finir la journée, on allait fixer l'essieu, et, que demain tout comme aujourd'hui d'ailleur: il ferait jour.

Sur quoi le cousin partit chercher ou voler une pleine boite de cahautchous à bocaux " pour fixer ça tout bien ". Christian, aux larmesde rire, plantait déja les premières fiches de charpentiers dans le bois attendri par les années, qui, malgrés tout, résistait encore bien comme en temoigneront  plus tard les nombreux clous tordus et le pousse bandé du Tonton.

Le soupé traina plus que d'habitude, tout le monde était fatigué par cette après midi de labeur sous un soleil de plomb. Mamy nous apris que ce que nous construisions portait le nom officiel de " caisse à savon ", que le phénomène était né en 1933 dans l'Ohio aux Etats Unis où il y eu les premières courses; cependant les jeunes de  la région, à son époque, pratiquaient déja ce genre d'exercice depuis fort longtemps, mais avec tout ce qui pouvait rouler comme petits matériels agricoles d'alors. " Les z'américains y z'ont rien inventé du tout; " fut sa conclusion. L'oncle, la bouche grande ouverte, le Pierrot et moi les yeux ronds, étions cloués sur place par cet accès de culture de la part de grand mère, comme elle en savait des choses !... Nous autres, on l'entendait plus souvent engueuler son fils que faire étalage du puits de sciences qui sommeillait en elle.

Après que le cousin se fut endormi au bout de la table et porté dans son lit, nous sortimes dans la fraicheur du soir bercée d'un joli croissant de lune et sans échanger un mot, grand mère en tête, allâmes mettre notre " caisse à savon" sur son arrière train.



26/07/2009
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