La RHUMY - 6 : Le train du directeur.

Au petit matin, Tonton était atablé devant un gros bol café au lait et un Gaston. La discution au sujet d'axes pour les essieux paraissait rouler bon train. Regarde me dit l'oncle me désignant du menton le voisin, avant de me faire sa bise quotidienne: " Il a mis l'allumette de sommeil sur l'essieu ! " Il parti alors d'un grand fou rire qui lui fit jaillir les larmes des yeux comme le cousin quand il vient de prendre une fessée paternel.

Gaston avait apporté une barre à mine d'artificier oubliée sous en arbre avec un fusil par un allemand en 45. Il y en avait beaucoup des soldats sur ce coin perdu du plateau pendant la guerre, le maquis du Lomont étant à une portée de canon, mais aussi la Suisse dont la frontière délimitait une grande partie nord du village, réputé alors par les actes de bravoures de ses contrebandiers.

Notre voisin ne faisant pas cas de la plaisanterie, repris avec sérieux la conversation " Le gros problème, je te dis, c'est que ce bon acier est un peu petit en diamêtre pour  les trous des roues. Je me suis arrèté vérifier: devant comme derrière ! " . "Bah " fit l'oncle soudain calmé " Il faut un jeu fonctionnel pour assurer la rotabilité des axes. Un demi centimêtre !... Ca n'a jamais fait de mal à personne. Pis ça fait un peu de la place pour mettre de la bonne graisse rouge que j'en ai encore cinq kilos. " Le Pierrot sage et silencieux jusqu'à présent le pris doucement par la main " Vient Tonton Christian, on va fabricationner le train du directeur. "

Pendant que l'on essayait de donner un petit coup de propreté et de rangement à l'endroit, l'oncle préparait les différents éléments ramenés la veille de l'annexe, plus un gros morceau de bois trouvé sur le tas destiné à la cheminée, percé presque en son centre d'un trou qui allait rudement bien.

Mamy, durant le repas de midi, fit remarquer à son fils qu'il avait ajouté de la décoration à sa jolie chemise bleue, déja largement souillée de traces de peinture verte. En effet, nous n'avions pas remarqué, moi et  le Pierre, la nuée de minuscules trous roussis presque en ligne qui donnait à présent un petit air Gordini aux vètements de l'oncle. La barre à mine allemande avait trépassé sous les asseaux d'une disqueuse prettée par quelqu'un.

Biensûr le petit dodo obligatoire d'une heure et demi suivi . C'était pour nous la seule véritable corvée des vacances d'été chez grand mère, car pour le lavage des mains, le récurage des dents ou l'ordre des cheveux, elle n'était pas regardante. Le bain dans le lavoir aussi vaste qu'une piscine était pour nous une véritable partie de plaisir, si bien qu'il fut règlementé afin que l'on y passe pas nos journées... à user tout le savon ! L'hiver, dans le baquet au milieu de la cuisine, c'était une autre paire de manches. Bien que l'on ne dormait plus souvent en ce moment pour cause de discutions feutrées, car Mamy avait encore l'oreille très alerte, sur la finalisation de notre grandiose projet.

Pendant cette énorme perte de temps, jugeant le véhicule déja lourd, Tonton était allé chercher son antique chèvre d'atelier à l'annexe et préparait la mise en place du train du directeur si chère à mon cousin.

Grand mère qui passait par là, en posant sa cagette de fruits sur l'arrière de notre char afin de regarder le montage, nous donna une très très bonne idée.

Pour être honnète, c'est en voyant le Pierre gourmand virer la cuillette de Mamy, sans oublier son tribut au passage que je compris. Notre ailleuil, trop absorbée par les détails du dispositif ne remarqua rien tout de suite.

C'était vraiment une bonne idée que cette cagette pour faire le dossier du siège, par contre, il ne restait plus beaucoup de place pour loger ses fesses ! Il fallait trouver une combine à dix sous, comme disait parfois Papa devant une dificulté de bricolage. Mais laquelle ? On se promis d'y réfléchir ce soir dans notre lit, quitte à ne pas en dormir de la nuit.

Pendant ces intences cogitations, la v'outures comme disait le Pierrot avait si bien avancée qu'elle reposait à présent sur ses quatre pattes. Quelle joie ! Nous sautèrent ensemble au coup du Tonton qui en tomba le derrière sur le chassis planche sans que tout ne s'écloule. Ce premier test improvisé fut si concluant que nous fûmes invité à nous y assoir aussi.



28/07/2009
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